Les Maasaï sont des pasteurs dont le territoire actuel s’étend de part et d’autre de la frontière et du mont Kilimandjaro, entre le Kenya et la Tanzanie, sur 100.000 km2. Au total, ils sont aujourd’hui environ 800.000. Eleveurs pacifiques, les Maasaï sont célèbres pour leur sens de l’hospitalité et leur organisation démocratique fondée sur une dimension hautement spirituelle des relations sociales à l’environnement. L’égal accès de tous aux ressources s’accomplit de concert avec le souci de veiller ensemble à une gestion équilibrée des écosystèmes. Depuis les premiers récits d’explorateurs, les Maasaï n’ont cessé d’exciter l’imaginaire de l’Occident, et le mythe maasaï s’est épanoui autour de leur apparence physique, principalement des moranes (classe d’âge en formation), à «l’allure fière» et aux longues chevelures enduites d’ocre rouge. Mais les « Lords of East Africa », selon une expression anglaise, sont l’objet d’une lente destructuration qui a priori les condamne à faire de la figuration dans les décors grandioses de la Vallée du Rift, à l’usage des agences de voyage et du tourisme de masse. Leurs terres sont privatisées à un rythme rapide au profit de l’élevage commercial, de l’agriculture et des politiques de conservation de la faune sauvage.
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9 mars 2009
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Pourtant, depuis le début du troisième millénaire, les Maasaï qui, à la différence des autres ethnies, n’ont jamais accepté le postulat de l’inégalité sociale et la supériorité du modèle occidental, réagissent et les premiers résultats positifs se font sentir. Le pays maasaï serait-il en train de redevenir la terre interdite qu’il fut durant la colonisation britannique, mais avec les arrière-pensées d’exploitation et de domination en moins ? ! Ce frein au dépeçage du pays maasaï est dû au processus actuel de reconnaissance des Maasaï en tant que gardiens naturels de l’environnement : leurs activités pastorales, les plus grands environnementalistes le disent, permettent l’existence de la faune sauvage, sans vache, point de « Wildlife » !
En effet, ce sont de grands écosystèmes intégrés où la faune sauvage et les vaches des Maasaï ont de tout temps migré ensemble, ce qui a donné à la planète les sites les plus magiques qui soient: Amboseli, Maasaï-Mara, Serengeti, Ngorongoro, etc. En 2004, les médias majeurs européens ont pour la première fois relevé les agissements de la Couronne britannique qui, en 1904 et 1911, réalisa sur le dos des Maasaï la plus grande spoliation de toute l’histoire de l’Empire colonial britannique. Mais, cette vision nouvelle est aussi due au travail de conscientisation que les Maasaï réalisent sous la houlette de Kenny Matampash ole Meritei, personnage-clé de Je suis un Maasaï, et héros du dernier film de Xavier Péron (coréalisé avec Kristin Sellefyan): Maasaï, Terre interdite.