Originaires de la boucle du Nil, les Maasaï, purs pasteurs d’Afrique de l’Est (ils sont environ 900.000 de part et d’autre de la frontière entre le Kénya et la Tanzanie), sont détenteurs de secrets de Vie qui remontent probablement à l’Egypte ancienne du temps d’Akhenaton. Pour eux, comme dans la Spiritualité amérindienne ou le Taoïsme, l’humain est avant tout un être relié. Aux autres, à son environnement et à une Force Intelligence qui le dépasse et qu’eux-mêmes nomment Enk’Aï, la « Déesse-Mère », source de toute vie. Elle prend différents aspects, multiplie ses manifestations, et chacun est en relation collective et individuelle avec Elle, par les prières, les danses, les pensées comme par les actes. Enk’Aï envoie par exemple la pluie qui nourrit les vaches et les hommes, mais aussi les épreuves qui leur permettent de grandir spirituellement.
Le terme « Maasaï » provient du mot ilmao (« les jumeaux ») qui exprime la réalité selon laquelle toutes les choses sont reliées à d’autres pour former des paires d’éléments complémentaires. Comme dans le Tao et sa figure du yin et du yang, les contraires existent, mais ils ne sont pas antagonistes. La dualité règne à l’extérieur, comme le jour et la nuit, la pluie et la sécheresse ; et à l’intérieur de soi, où s’entrechoquent les élans altruistes et les désirs égoïstes, la peur et le courage, etc. La refuser est pour eux le meilleur moyen de souffrir et d’être en conflit avec les autres. D’où la nécessaire acceptation de la dualité du monde et des êtres. Un comportement qui favorise la patience et la bienveillance. En laissant parler mon cœur, mon vécu tout à fait unique avec eux et que j’applique au quotidien me donne aujourd’hui la force de continuer mon rôle de transmetteur de leur Spiritualité, au-delà des concepts, des dogmes et des idéologies.
Pour être dans l’équilibre, il convient selon eux d’évoluer au cœur de quatre cercles concentriques qui mènent à une libération profonde de l’être : le premier familiarise avec le Féminin Sacré, notion primordiale qui apprend à transformer en force la fragilité et le mouvement de la Vie ; le second explique comment retrouver la joie et affirme que le pur bonheur vient de l’intérieur et ce, depuis la vie intra-utérine ; le troisième amène à accepter et même à remercier les difficultés de la vie ; le quatrième et dernier cercle du bonheur n’étant autre que son objectif de vie autour duquel mobiliser toute son énergie et ainsi faire l’apprentissage de sa destinée.